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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 22:03

 

A Olivet, c’est Carnaval toute l’année ! On ne retire son faux nez qu’à Mardi Gras !

On est soulagé d’apprendre que la Municipalité jouait un rôle lorsqu’elle se faisait l’avocat de la prolongation du contrat de concession au-delà des limites fixées par le Conseil d’Etat :

  • En annonçant au Conseil Municipal de mars 2011 sa volonté de traiter le dossier « à la hussarde », en trois mois, et en prédisant que cette procédure devait aboutir à la négociation d’une prolongation du contrat assortie d’une baisse de prix,
  • En fournissant, à la dernière minute avant les Commissions générales, des éléments importants voire indispensables à l’appréciation de la réalité économique du contrat ou des arguments mis en avant par le concessionnaire pour en  justifier la prolongation,
  • En stigmatisant les remarques et souhaits d’approfondissement de l’opposition par des qualificatifs évoquant un parti pris irresponsable et primaire,
  •  En fournissant à l’analyse du DRFiP un dossier partiel, voire partial, qui faisait grand cas des arguments militant pour une prolongation du contrat et ne produisait notamment pas le tableau des flux financiers, indispensable à l’appréciation de l’équilibre financier du contrat.
  •  … (Liste non exhaustive)

Ouf ! La Municipalité nous ment, mais c’est pour notre bien : tout ceci n’était qu’un coup de bluff dans une  « partie de poker avec Veolia ». Cet argument aurait été susurré sur le ton de la confidence au cours d’une Commission générale top secret pour préparer le Conseil Municipal.

La surprise, c’est alors  de voir cette confession reprise dans l’allocution du Maire au Conseil Municipal du 24 février constatant la caducité du contrat, puis écrite sur le site très officiel de la Mairie.

Même quand on n’est pas familier des tables de jeu, on est quand même surpris de voir un joueur abattre une de ses cartes maîtresses alors que les enchères commencent à peine. Comment nouer une vraie discussion avec un interlocuteur puissant et le convaincre qu’il peut et doit compter avec moi, si j’engage la négociation en insistant sur ma duplicité et mon manque de fiabilité ?

Dès lors, sauf à envisager une bouffonnerie destinée à sauver la face ou l’absence de toute vision stratégique chez nos édiles, comment ne pas imaginer que la Municipalité ne bluffe pas contre les usagers : puisque elle n’a pas pu faire valoir les arguments en faveur de la prolongation du contrat et est donc  tenue d’appliquer l’arrêt du Conseil d’Etat,  elle prend le masque de pourfendeur du contrat Veolia pour avoir les coudées franches…  dans les négociations de poursuite du contrat jusqu’en 2015 et dans la formulation d’un appel d’offres pour la suite.

Il convient donc d’être particulièrement vigilant dans les semaines qui viennent,  car le tour que prendront les négociations sur la fin du contrat sera décisif.  Pour être justes à l’égard de l’usager de l’eau, elles doivent aboutir a minima et dès 2012 :

  • A la création par Veolia d’une filiale dédiée au contrat de fourniture d’eau à Olivet,
  • A la mise en place d’une commission constituée d’élus, assistée d’experts, dotée des plus larges pouvoirs d’investigation (comme les commissaires aux comptes des sociétés privées),
  • A la fourniture de documents prévisionnels de gestion (prévisionnel d’exploitation, budget d’investissement) et de contrôle de l’avancement des réalisations, soumis régulièrement (2 à 3 fois par an) à la Commission évoquée ci-dessus,
  • A la restitution de l’intégralité de la provision pour renouvellement : la Cour des Comptes a démontré qu’il s’agit d’une provision et donc, si elle n’est pas utilisée, elle doit revenir aux usagers sous une forme à définir (investissements d’ici 2015, transmission au gestionnaire d’après 2015, baisse additionnelle des tarifs)
  • A une baisse de 30% du prix de l’eau : les comptes produits par Veolia pour l’année 2010 font apparaître, dès lors qu’on retient l’estimation  par l’expert mandaté par la Ville (Finance Consult) des coûts qui auraient dû normalement  être affectés au contrat, un excédent de trésorerie de 29,8% (approche dite BBZ). Or nous pensons que, compte tenu des profits réalisés avant 2012, il serait légitime que Veolia travaille à prix coûtant pour les trois exercices restants,
  •  Les équipements réalisés par le concessionnaire doivent revenir à la Ville en fin de contrat sans la moindre pénalité ou dédommagement, car l’analyse des flux de financement calculés par Finance Consult fait apparaître qu’ils ont été intégralement financés par les recettes du contrat l’année même de leur réalisation,
  • Les dispositions légales et réglementaires sur les modalités de transmission des données de gestion lors du changement de gestionnaire du service de l’eau doivent être intégralement et loyalement appliquées.

Malgré l’application des revendications listées ci-dessus à compter du 1er janvier 2012, il resterait encore,  selon l’approche de calcul (très) prudente de Finance Consult, une marge cumulée sur 20 ans de 14% avant impôt : gageons que si toutes les activités industrielles avaient la même rentabilité, la France ne connaîtrait pas la désindustrialisation !

Reste à définir le futur mode de gestion de ce service public de l’eau potable. Mais nous pouvons être rassurés car le Maire d’Olivet sera de tout cœur avec ICEO pour qui le débat citoyen ouvert à toutes les solutions est nécessaire. Nous ne doutons pas qu’il rejoindra, là aussi, les analyses de notre association.

 

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commentaires

P
ATTENTION A L ARNAQUE DE SAUR !!!<br /> <br /> Bonjour à tous,<br /> <br /> Je tenais tout d'abord à remercier ICEO et son organisation pour leur engagement et leurs actions efficaces contre cette délinquance dorée.<br /> J'emploie volontairement ces mots avec ironie, tel que délinquance et arnaque quand il s'agit de parler de certains élus se complaisant dans l'imposture, et ce genre de multinationale tel que SAUR<br /> particulièrement nuisible<br /> dans la course aux profits. Il suffit de se renseigner un peu pour comprendre ...<br /> Même si certaines erreurs peuvent être commises en terme de<br /> tarification, aujourd'hui elles ne sont que trop rarement en ma faveur en tant que consommateur et honnête citoyen.<br /> <br /> Je voulais donc vous signaler que SAUR, qui semble subitement devoir se partager le gâteau du lucratif marché de l'eau, vient de baisser ma facture de quelques 80€ suite à mes réclamations ! Une<br /> paille.<br /> En effet cette entreprise c'est malheureusement trompée dans l'index de consommation des eaux usées en me comptabilisant une partie de ce que j'avais déjà payé pour VEOLIA...<br /> Et vu les factures astronomiques de certains de mes voisins Olivétains, je suis à peu près persuadé de ne pas être un cas isolé. Méfiance donc.<br /> D'autant que les erreurs semblent être réparées uniquement pour celui ou celle qui réclame, bien évidemment.<br /> Pour les cas similaire au mien, ne vous attendez pas à une lettre d'excuse ... En ce qui me concerne le geste commercial de SAUR a été de me surfacturer de 4€ pour retard de paiement sur la facture<br /> précédente ...<br /> Ca laisse songeur sur de l'état d'esprit régnant.<br /> <br /> Ce qui m'amène à me poser quelques questions simples:<br /> <br /> Pourquoi SAUR prend-elle subitement ce marché ?<br /> Y a t-il un lien avec la lutte contre VEOLIA que ICEO a mené ?<br /> Pourquoi SAUR nous facture un abonnement de 15.79€ pour l'année 2011 (déjà payé chez VEOLIA) ?<br /> (de nouveau 16.34€ de SAUR pour 2012 3 mois après)<br /> Est-ce-que le volume du traitement de l'eau usée ce calcul par le compteur de consommation ?<br /> Si par exemple j'arrose mon jardin, que je passe au karcher ma terrasse ou que je lave ma voiture, en aucun cas cette eau empruntera le circuit du traitement facturé ... !?
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R
Une autre facture " salée " ?<br /> <br /> Emotion parmi les Olivetains ; ceux-ci viennent de recevoir leur facture Assainissement . Et , d' aucun de se demander si , le M3 assaini à 1,50 euro , ce ne serait pas plus que dans les factures<br /> d' avant , lorsque l' eau et l' aasainissement étaient ensemble . Qu ' en est - il donc ?
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G
Story telling! tout est dans le story telling: c'est ce que répètent à qui mieux mieux les gens de la com' aux politiques qu'ils conseillent! Mais c'est quoi, le story telling? Ben... c'est la<br /> manière de construire une histoire qui passe bien, autour d'un événement, d'une personnalité etc... Bref, c'est l'art et la manière de raconter des histoires, de repeindre les choses à son goût, de<br /> débiter son boniment, de faire passer les vessies pour des lanternes, de mener les autres en bateau... Plein d'expressions françaises disent en clair ce que cet anglicisme habille en "chic". Ou en<br /> chiqué, comme on voudra.<br /> Plutôt que d'admettre qu'il avait mal engagé le dossier par une demande au Drfip très perso et assez mal ficelée... le maire accuse ce haut fonctionnaire de rester sibyllin. Plutôt que de<br /> reconnaître en recevant la réponse de ce Drfip qu'elle ouvre l'horizon de la fin du contrat en 2015, le maire la garde sous le coude, en fait faire une synthèse mi-chèvre mi chou dans le magazine<br /> de janvier. Plutôt de reconnaître que, finalement, la réglementation et les avis de l'association Iceo et des minoritaires du conseil municipal ouvrent la meilleure porte, celle de la caducité et<br /> que il se range sagement à une option qu'il avait tant décriée auparavant... notre maire nous la joue finaud: bien sûr qu'il voulait cette caducité, et de longue date... et ce n'était que pour<br /> abuser Véolia qu'il avait contesté l'arrêt de Nantes en Conseil d'Etat, qu'il avait allégué la réalité de risques indemnitaires faramineux et qu'aux rencontres du Poutyl, il défendait l'idée d'une<br /> prolongation d'un contrat renégocié... Ah, quelle astuce, quelle stratégie!<br /> Bon, passons, c'est comme ça... il y a des gens qui préfèrent se raconter des histoires que reconnaître qu'ils ont pu se tromper et devoir changer d'avis. C'est humain, finalement.<br /> N'empêche que ça ne passera pas aux yeux des Olivetains, ce baratin-là. Et qu'il faudra au maire et à ceux qui le servent et le suivent plus de détermination dans les nécessaires opérations de fin<br /> de contrat qu'Iceo a l'obligeance de leur lister.<br /> Le story telling, c'est tendance... mais ça ne tient pas la route.
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